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Rencontrez ... Jacques Mahaux

Jacques Mahaux est administrateur indépendant chez Orea Capital depuis 2018.  Il y est devenu président à la mi-juin 2024, une belle occasion d'une conversation sur l'évolution du secteur, la philosophie d'investissement d'Orea Capital et... les pièces de monnaie de l'Antiquité. En outre, M. Mahaux a de la matière à conversation pour les personnes bloquées dans un ascenseur en panne.
 

Vous êtes actif dans le secteur bancaire depuis 1986. Quels développements au cours de ces presque 40 années vous ont le plus marqué ?

Le secteur bancaire englobe toute une série d’activités (crédit aux entreprises, gestion d’actifs, fusions et acquisitions, …) et chacune d’elles a connu des évolutions importantes, alimentées par une succession de crises boursières, financières, monétaires, et par le développement de nouveaux instruments financiers dans un contexte de plus en plus international.

Un point commun est le développement de législations tendant à protéger l’investisseur et le consommateur de services – et corrélativement le renforcement des moyens des régulateurs. Cela a entraîné une forte consolidation du secteur. Aujourd’hui, la conformité aux normes comporte un poids administratif. Il ne suffit pas de respecter les normes : il faut documenter ce respect et disposer d’organes de surveillance et de contrôle. Ceci a créé une barrière à l’entrée pour l’accès aux professions financières.

Finalement, seules seront viables des structures très grandes offrant une multitude de services standardisés à une clientèle internationale ou des structures légères et agiles dédiées à une clientèle de niche.

S’agissant de la gestion d’actifs, le fait marquant est le développement des fonds d’investissement et de l’assurance-vie. Ils ont permis d’accéder à un grand nombre de marchés dans des conditions permettant des économies d’échelle, avec une bonne sécurité dans le cadre des règles développées par l’Union Européenne.

En matière de banque privée, mes fonctions au sein du Groupe Crédit Agricole Indosuez m’ont permis de constater combien la diversification des actifs s’est accompagnée d’un renforcement de la qualité des processus. Un client privé a désormais accès aux techniques qui étaient il y a 30 ans réservées aux institutionnels et aux grandes entreprises.

“Un client privé a désormais accès aux techniques qui étaient il y a 30 ans réservées aux institutionnels et aux grandes entreprises.”

Pourquoi avez-vous choisi Orea Capital ? Selon vous, quelle est la force d'un gestionnaire de patrimoine indépendant ? Quelle ambition avez-vous pour Orea ?

Orea Capital est une société dédiée à la gestion d’actifs pour une clientèle privée essentiellement luxembourgeoise et belge, tout en étant capable de suivre les processus requis par quelques clients institutionnels.

Elle réunit des professionnels expérimentés – dont d’anciens collaborateurs chevronnés  d’Indosuez. A mes yeux, il est essentiel que les gérants de portefeuille aient vécu un cycle boursier complet et au moins une crise financière dans leur vie professionnelle. Cela donne une saine distance par rapport aux emballements des marchés, que ce soit à la hausse ou à la baisse.

Une caractéristique d’Orea Capital est une gestion très majoritairement en lignes directes et qui ne recourt ni aux produits structurés ni aux dérivés. L’indépendance de la société signifie que ses collaborateurs n’ont pas à distribuer des produits « maison » et se concentrent sur leur métier de gérant. Cela leur permet par exemple de n’utiliser les fonds d’investissement que pour des marchés lointains ou spécialisés et seulement lorsque cela apporte un vrai avantage par rapport aux bourses européennes et américaines.

Je crois qu’il y a une place pour une gestion en lignes directes personnalisée pour des portefeuilles privés dont la taille n’est le cas échéant pas suffisante pour bénéficier de ce service auprès des grands acteurs bancaires. Ceux-ci sont en effet tenus d’offrir une gestion plus internationale (car leur clientèle est elle-même géographiquement dispersée) dans des conditions de standardisation élevées (car cela seul permet des contrôles efficaces pour un grand nombre de clients).

Je pense qu’Orea Capital peut se développer considérablement sur ce segment de clientèle et attirer de nouveaux collaborateurs désireux d’offrir l’accès à des portefeuilles que les clients comprennent et dont la composition tient compte de leurs desiderata dans le respect d’un contrôle strict de critères de qualité et de risque. 

Nous vivons dans un monde incertain. Comment pouvez-vous offrir à vos clients la tranquillité d'esprit ?

Plusieurs facteurs sont à l’œuvre.

D’abord, une société de bourse n’est pas une banque : elle ne fait pas de crédits et n’est pas exposée aux multiples risques de l’activité bancaire en matière d’opérations ou de gestion de trésorerie.

Ensuite, le strict respect des normes de sélection et de suivi assure que les sous-dépositaires de titres et les brokers utilisés satisfont aux meilleurs critères de sécurité.

Cela étant, le risque est celui de la performance de gestion. La tranquillité d’esprit découle de la philosophie même de la gestion telle que pratiquée par Orea Capital.

Comme indiqué, il n’est pas recouru à des instruments peu transparents, ou comportant un levier de risque. Nous préférons les instruments d'investissement simples et transparents.

La qualité des émetteurs, la diversification des lignes (géographique, sectorielle, …) et bien sûr l’adaptation au profil de risque du client et à son horizon d’investissement sont une base solide de la constitution du portefeuille. En matière de choix d’actions, un des critères essentiels est le niveau d’endettement comparativement bas de la société : l’expérience montre que cela influe sur la capacité du titre à résister à des retournements de conjoncture commerciale comme à des hausses des taux d’intérêt et aussi à générer des dividendes. C’est une des raisons pour lesquelles la performance passée a été en ligne avec les marchés les bonnes années et moins mauvaise que nombre de concurrents les mauvaises années.

“Un faible niveau d'endettement des émetteurs d’actions accroît la résistance aux fluctuations économiques et aux hausses de taux d'intérêt, et augmente la capacité à générer des dividendes”

Je crois qu’un autre facteur, plus psychologique, provient du fait que le client comprend le portefeuille, est éclairé sur chaque ligne, et qu’il a souvent une connaissance « culturelle » de nombreuses lignes qui sont des actions d’entreprises soit cotées dans des bourses proches soit actives internationalement.

Que faites-vous pour vous détendre ?

J'adore l'antiquité classique. Je gère mes collections numismatiques : le monnayage romain et lyonnais de Néron, le monnayage bilingue des dynasties indo-grecques en Bactriane.

J’aime aussi lire la littérature latine du Ier siècle et l’histoire de l’art sous les Julio-Claudiens et les Flaviens.

Quel est le dernier livre que vous avez lu, ou quel livre recommanderiez-vous ?

Je lis souvent plusieurs livres de front. Je viens de terminer une série d’études formant « The Cambridge Companion to the Age of Nero » mais aussi « Les folles enquêtes de Magritte et Georgette à Knokke-le-Zoute » de Nadine Monfils. Je suis au milieu de « Le grandi donne di Roma Antica » de Sara Prossomariti.

Je recommande « Les yeux de Mona » de Thomas Schlesser, une introduction à la beauté et à la vie dans 52 chefs-d'œuvre, un peu comme le livre Le Monde de Sophie, mais pour la peinture. Et, pour qui veut rafraîchir sa mémoire, « Comment faire tenir toute la Grèce antique dans un ascenseur » de Théodore Papakostas, un survol plein d’anecdotes du développement de la civilisation antique sous forme d’un dialogue entre un archéologue et un honnête homme d’aujourd’hui coincés quelques heures dans un ascenseur en panne.

Merci pour cette conversation !


 

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